Pierre-Edouard Lambert, architecte

Pierre-Édouard Lambert est né le 29 avril 1901 à Versailles, et décédé le 15 juillet 1985 à Paris.

Il entre à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de son père Marcel Lambert, architecte en chef du palais de Versailles.

Il fut un des plus fidèles disciples d’Auguste Perret, comme le prouve l’ensemble de son œuvre, largement inspirée et influencée par Perret, tout particulièrement dans ses premières réalisations (la villa Moreau et le projet d’hôtel de ville à Montlhéry, le projet d’aménagement d’une place à Paris, ou celui d’un hôtel particulier à Auteuil).

Le Havre

Architecte voyer auxiliaire à la mairie du 8e arr. de Paris de 1941 à 1945, il retrouve Auguste Perret à la fin de la Seconde Guerre mondiale et forme l’Atelier de reconstruction de la ville du Havre avec certains anciens étudiants du Palais de Bois comme Jacques Guilbert, André Le Donné, Adrien Brelet. Il prendra une part très active à ce vaste projet dont il sera pendant plusieurs années l’architecte en chef adjoint.

Avec Perret, il édifie les immeubles d’État de la place de l’Hôtel-de-Ville; il est personnellement chargé de l’aménagement de plusieurs îlots (îlots D17, S85), du Front de mer sud et du lycée de jeunes filles, aujourd’hui Collège Raoul Dufy.

Après la Reconstruction, il est architecte conseil du ministère de la Construction pour les départements du Lot, du Tarn et de l’Aveyron, pour la ZUP de La Grand Mare à Rouen et pour celle du Grand-Quevilly.

Lambert travaille essentiellement à la réalisation de grands ensembles de logements, lotissements et cités HLM dans la région parisienne (Étampes, Bièvres, Gennevilliers, Bobigny), et d’ensembles sportifs, surtout dans le nord de la France (Valenciennes, Lille, Cambrai, Calais, Dunkerque). A Versailles, il réalise le palais des congrès, achevé en 1970, qui est certainement le plus bel hommage à Auguste Perret.

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Salle Richelieu du palais des congrès de Versailles : entre l’amphithéâtre du Palais d’Iéna et la salle de la comédie du Théâtre des champes Élysées (photo palais des congrès)

La dernière oeuvre achevée de Lambert se situe également à Versailles : il s’agit d’une maison de retraite, aujourd’hui Résidence André Mignot, rue Borgnis Desbordes construite de 1969 à 1972. On reconnait parfaitement le style du classicisme structurel : immeubles percés de portes-fenêtres alignées, structure poteaux-poutres, corniches, remplissage des paneaux avec des dalles de béton bouchardé. 

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(photos personnelles malheureusement réalisées avec un téléphone portable).

L’oeil aiguisé verra cependant quelques différences de conception avec les immeubles du Havre : la portée entre deux poteaux est d’environ huit mètres (et non de 6,24 mètres) ce qui permet de loger une porte-fenêtre supplémentaire (séries de quatre sur ces façades); pas de balcon filant, même au premier étage (bien que ce niveau soit marqué d’une corniche); pas d’entre-sol. En revanche ces immeubles sont coiffés d’un toit pentu en ardoises (non visible sur les photos). Cette licence au style Perret doit trouver sa justification uniquement dans les lois d’urbanismes de la ville de Versailles, classée par le décret Malraux.

L’immeuble situé le long de le rue du Maréchal Joffre est en pleine rénovation…plutôt destructive. Cette architecture si lumineuse ne devant plus satisfaire aux exigences actuelles, les portes-fenêtres sont remplacées par de simples fenêtres grandes ou beaucoup plus petites comme au troisième étage, voire des briques de verre comme sur la façade rue du maréchal Joffre quant elles ne sont pas tout simplement murées. Sur chaque flan se construit une extension, moins profonde et avec un étage de moins mais un grenier habitable éclairé par des fenêtre en chien-assis. 

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Le bâtiment en rénovation vu de la rue Borgnis Desbordes

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Le même bâtiment rue du Maréchal Joffre.

Nous repasserons lorsque les travaux seront terminés. Le classicisme structurel de Lambert aura totalement disparu. Tout en concédant que ces bâtiments n’étaient pas des oeuvres architecturales majeures, on peut tout de même s’étonner que l’on puisse à ce point procéder à des modifications aussi importantes au sein d’un secteur protégé. Au Havre, les mêmes transformations seraient tout à fait réalisables, aucun immeuble de la reconstruction n’étant classé (ni même l’hôtel de ville). Certes, ce serait la perte du label « Unesco » mais on voit qu’il devient urgent d’entamer une procédure de sauvegarde.

Sources : isailehavre.canalblog.com

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